Passerelle en bois reliant l'île de la Cité à l'Ile St Louis au XVI ème siècle
gravure tirée du livre QUAI et PONTS de PARIS de Marc GAILLARD -éditions du Moniteur
-Reprenons la lecture de l’ouvrage de Charles Duplomb : « Histoire générale des ponts de Paris » :
1717
LE PONT ROUGE
« - En l’année 1717, il s’est présenté un entrepreneur qui a commencé l’ouvrage de ce pont, à condition qu’on lui céderait les passages pendant quinze ans, à un liard par personne…pour le dédommager des frais qu’il a été obligé d’avancer, qui pouvaient aller à une grande dépense, à cause de la quantité de grands bois qu’il a été nécessaire d’employer pour cette construction bizarre et ridicule, qui fait honte à la ville de Paris où tout devrait paraître solide et magnifique… et proportionné à la beauté et à la majesté que doit avoir la capitale du beau et du plus florissant royaume du monde .
Il est exact, en effet, que l’aspect du nouveau pont était assez misérable. Il y avait toutefois progrès ; il n’était pas couvert de maisons . On lui donna le nom de Pont Rouge à cause de la peinture au minium dont il était revêtu et qui, croyait-on, était de nature à préserver le bois .
Lors des crues de 1740 le débordement du fleuve dura soixante treize jours . Il causa des dégâts considérables . Cependant le Pont Rouge résista grâce aux précautions prises par le bureau de la Ville, précautions qui consistèrent à dégager sans cesse les piles du pont dès qu’elles étaient obstruées par des bois et des planches provenant des chantiers et que les eaux entraînaient .
Le Pont Rouge fût moins heureux en 1795. Il s’écroula pendant les inondations qui survinrent à cette époque . Ce ne fût pas une grande perte . Sa démolition était décidée, en principe, depuis longtemps .
1801
Une loi du 24 ventôse an IX (15 mars 1801) en ordonna la reconstruction, mais « tenant d’un bout à la rue Bossuet, dans la Cité, et de l’autre, à la rue Saint Louis en l’Ile, c’est à dire un peu au dessus de l’emplacement qu’occupait le Pont Rouge ».
Les travaux en furent confiés à une compagnie particulière, sous la direction de M.Demoutier, ingénieur en chef, moyennant la cession du péage : un sou par personne, cinq par carrosse à deux chevaux, trois par cabriolet à un cheval . Le nouveau pont était formé de deux arches en charpente de 31 mètres sur piles et culées et maçonnerie et ne servait encore qu’aux piétons . Sa longueur était de 70 mètres, sa largeur de 10 mètres 22 . En 1809, ce pont ayant fléchi, le passage en fût interdit pendant quelques temps et on y substitua, à titre temporaire, une simple passerelle en charpente, qui fût construite aux frais de l’Etat, « la Compagnie se considérant comme simplement chargée de fournir les capitaux nécessaires à la construction des trois ponts qui avaient fait l’objet de la loi de 1801 ; » (Romany, notice historique sur les Ponts de Paris.)
...... à suivre
par Claude Charensol