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HISTOIRE DES PONTS RELIANT L’ ILE DE LA CITE ET L’ILE SAINT LOUIS
Depuis 1970, nous empruntons régulièrement le pont Saint Louis actuel, c’est une liaison essentielle entre les deux îles , son accès est réservé aux piétons, aux vélos et aux véhicules d’urgence.
C’est un pont métallique simple et assez élégant .
Il est devenu un lieu de rassemblement et d’attraction souvent bruyant en fin de semaine et pendant les beaux jours .
L’histoire des ponts qui se sont succédés à cet emplacement est assez pittoresque et le mauvais sort a assez souvent frappé ces ouvrages .
Je vous invite à lire le chapitre que lui a consacré Jacques HILLARET dans son ouvrage
« l‘Ile de la Cité » 1969 pages 90/91 :
Le pont saint Louis
Lorsque Christophe Marie forma l’île Notre dame (saint Louis), il fût tenu, entre autres obligations du contrat signé le 19 avril 1614, de relier cette île à celle de la Cité par une passerelle légère, laquelle ne pût être posée avant 1626-1627, du fait de l’obstruction du Chapitre de Notre Dame. Celui-ci ne voulait pas admettre en effet que le pont débouche à l’intérieur du cloître Notre dame, alors que c’eut été le chemin le plus court .
D’où le tracé aberrant de cette passerelle . Partant de la pointe occidentale de l’île Notre Dame, elle ne coupait pas le fil de la Seine à angle droit, mais se dirigeait vers l’ouest, dans l’axe même du quai de Bourbon pour se rabattre vers l’île de la Cité qu’elle atteignait sur la petite place où débouchait les rues des Chantres et Basse-du-Port-Saint –Landry (des Ursins) .
Ce pont de bois – Officiellement appelé Saint Landry, du nom du port de la Cité près duquel il aboutissait – avait près de 6 m 40 de large, ne portait pas de maisons et ne recevait que des piétons payant un péage d’un liard . Malgré les précautions prises pour son tracé, ce pont n’en continua pas moins de déplaire aux chanoines qui se plaignirent, en 1643, « que les maisons du cloistre sont à présent exposées à la vue des passans sur ce pont de boys qui a esté basty au Port saint Landry, qui voyent jusques dans les secondes chambres des dictz du Chapitre, dont on doit craindre de facheux accidentz, ainsi qu’il est déjà arrivé, les partisans de l’Isle ou leurs gens ayans, à coups de pierre, cassé toutes les vitres des maisons proches du Pont et blessé un des chantres de l’ Eglise, qui décéda après, de quoy ayant eu plainte Monsieur le Chevalier Haligre imposa silence au Chapitre »
Dans l’histoire générale des ponts de Paris de Charles Duplomb , nous apprenons d’autres mésaventures :
« - Le 5 juin 1634, trois processions voulurent passer ensemble sur le pont de bois pour se rendre à Notre Dame . Le poids énorme qui en résulta faillit faire rompre ce pont, déjà peu solide . Vingt personnes, dit-on, perdirent la vie dans cette occasion et quarante furent blessées . C’est probablement le souvenir de cet accident qui conduisit le Parlement à ordonner, deux ans plus tard, à l’occasion du jubilé, la pose de barrières aux entrées du pont de bois «
Fortement endommagé par une débâcle des glaces en 1709, le pont de bois fût abattu en 1710.
A suivre...
Claude Charensol